Air Tahiti pèse ses passagers : une mesure controversée qui pourrait inspirer? la Nouvelle-Calédonie ?
- S.Lecornu
- 28 août
- 2 min de lecture

Depuis avril dernier, la compagnie aérienne polynésienne Air Tahiti a déclenché un vif débat avec une campagne inédite : le pesage systématique de milliers de passagers avant l’embarquement. Une initiative qui devrait concerner près de 13 000 voyageurs sur plus de 600 vols, et qui sera appliquée jusqu’à la fin de l’année 2025.
Une mesure de sécurité avant tout
L’objectif affiché par la compagnie est avant tout sécuritaire. Les avions exploités par Air Tahiti étant de petite taille, le poids total à bord peut influencer directement les conditions de vol, notamment lors des décollages et atterrissages.
« Pour nous, ça peut changer le centrage de l’avion et du coup les réglages des commandes pour pouvoir avoir un avion contrôlable », a expliqué Brice Amiel, commandant de bord chez Air Tahiti, au micro de TF1 INFO.
En clair, connaître le poids réel des passagers permet d’ajuster plus précisément la répartition des charges et donc d’assurer la sécurité du vol.
Des impacts sur l’offre et sur les prix
Au-delà de l’aspect technique, cette campagne pourrait également modifier l’expérience des voyageurs. Comme l’a souligné Sylvie Heyman, responsable adjointe des escales chez Air Tahiti, « le poids moyen d’un passager peut avoir un impact sur la disponibilité des sièges que l’on va pouvoir offrir à la vente et aussi sur la masse éventuelle de fret que l’on pourra transporter ».
Autrement dit : moins de passagers transportés, mais aussi un impact possible sur le prix des billets, puisque la rentabilité des vols pourrait être revue à la baisse.
Des voyageurs partagés
Si la compagnie justifie la démarche par la sécurité, les réactions des passagers sont très contrastées.
Pour certains, monter sur la balance avant d’embarquer relève de l’atteinte à la vie privée. « C’est privé, se peser devant tout le monde. Je préfère ne pas connaître mon poids », confiait une vacancière interrogée par TF1. Une autre s’insurge : « Je n’ai pas aimé du tout, il faudrait trouver une autre solution ou le faire autrement. »
À l’inverse, d’autres voyageurs relativisent. « Ça fait bizarre quand même. Mais moi, ça ne me dérange pas, je suis bien », admet Linda, une touriste. Même son de cloche pour Steve : « Il y en a qui ont commencé à râler (...) mais moi ça ne me dérange pas. »
Et en Nouvelle-Calédonie ?
Cette initiative, si elle peut sembler choquante au premier abord, soulève une question intéressante pour la Nouvelle-Calédonie. Avec des liaisons aériennes souvent effectuées sur de petits appareils entre Nouméa et les îles, la problématique du poids embarqué est similaire à celle rencontrée en Polynésie.
👉 La question est donc posée : accepterions-nous, ici en Nouvelle-Calédonie, d’être pesés avant chaque vol domestique, au nom de la sécurité aérienne ?Certains y verraient une contrainte de trop, d’autres l’accepteraient comme une garantie supplémentaire de sécurité.
Dans un contexte où les prix des billets sont déjà un sujet sensible, une telle mesure pourrait également modifier la perception des voyageurs. Entre respect de la vie privée, confort du passager et impératifs techniques, le débat reste ouvert.





.jpg)


